Non, non, je ne m'ennuie pas en Allemagne mais j'aime me lancer dans de nouveaux projets et comme plus on en fait et plus on a envie d'en faire... J'ai ainsi créé un nouveau blog entièrement consacré à l'Allemagne : Chez nos voisins européens : l'Allemagne.
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dimanche 5 juin 2011
vendredi 11 mars 2011
Séisme au Japon : Google désintéressé ?
Décidément, Google continue à être incroyable... Il ne lui aura fallu que quelques heures pour mettre en place, en début d'après-midi, un outil qui vient en aide aux personnes recherchant leurs proches, suite au terrible tremblement de terre qui secoue le Japon : http://www.google.com/crisisresponse/japanquake2011.html
Soit Google était informé avant tout le monde (ne dit-on pas que la firme américaine a une longueur d'avance ?), soit son temps de réactivité est encore plus court que ce que j'avais imaginé. Ce n'est en effet pas tant l'outil participatif qui m'impressionne (très simple au demeurant - comme toujours - mais il fallait y penser : d'un côté, des personnes qui cherchent à savoir comment vont leurs proches, et de l'autre, des personnes qui ont des informations sur tel ou tel voisin, collègue, etc.) mais la réactivité extraordinaire du déploiement. J'en reste baba... et me demande dans quelle stratégie cette opération intervient exactement. Car un acte totalement désintéressé est-il possible ? C'est Google, tout de même !
Avant que vous m'aidiez à trancher, peut-être vais-je me rapprocher des Japonais et aller revoir Le tombeau des lucioles, le film d'Isao Takahata (1988)...
dimanche 27 février 2011
« Tu manges bien au moins, en Allemagne ? »
Souvent, mes proches restés en France s'inquiètent de ma santé et me demandent, l'air compatissant et en faisant légèrement la moue : « Tu manges bien au moins, en Allemagne ? Ce n'est pas terrible, non ? ».
Je ne m'exprimerai pas aujourd'hui sur le sujet mais je tiens à vous faire partager le post d'une autre Française en Allemagne concernant les supermarchés allemands que j'ai découvert à l'occasion de mon article « A fond la caisse ! » et qui m'a beaucoup fait rire. Comme vous verrez (puisqu'il y a beaucoup de photos), l'offre en supermarché peut ici être désarmante d'originalité... pour le meilleur comme pour le pire ! Moi qui pensais que l’originalité des plats tenaient surtout à la rencontre finale des saveurs et des textures mais pas aux ingrédients eux-mêmes… Ahlala, on en revient toujours à l’intérêt du fait maison pour échapper aux oursons à la mortadelle pour les enfants !
Cliquez ici pour voir le lien.
Bon appétit !
-> Pour ou contre des produits alimentaires originaux ? Votez colonne de droite !
Femmes, où en êtes-vous ?
Récemment invitée à Karlsruhe à une petite fête où n'étaient présents que des Allemands, j'ai été très surprise par deux situations que je n'avais pas vues depuis des années en France. En effet, deux des jeunes femmes présentes étaient enceintes et après avoir vu l'une sortir pour fumer, j'aperçus la seconde choisir une boisson allemande typique, mélange de bière et de jus de pomme (oui, oui, ça existe !).
Jusque-là, les étiquettes posées sur les vins et alcools qui indiquaient par un symbole la dangerosité de ces boissons pour les femmes enceintes m'avaient toujours semblé superflues. Surtout, j'imaginais (mais peut-être est-ce que je me trompe... Y a-t-il quelqu'un pour confirmer ou infirmer ?) que la simple vue de cette étiquette devait les stresser encore plus car leur rappeler les recommandations médicales qui leur avaient déjà été prodiguées.
Le comportement de mes deux Allemandes me laissa tout de même bien perplexe et je me demandai si une étiquette collée sur la bouteille ou la photo d'un poumon mal en point sur le paquet de cigarettes aurait vraiment modifié leurs actions...
-> Pour ou contre les étiquettes dissuasives sur les paquets de cigarettes ? Votez colonne de droite !
dimanche 23 janvier 2011
Petite annonce : exemples de storytelling
“Recherche tout document de langue française illustrant le storytelling en marketing-communication.”
Le storytelling, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une technique rhétorique construite sur un récit, dont la base est une histoire vraie (dans la plupart des cas), et qui vise à vous convaincre d’adhérer à quelque chose (à une position politique, à un produit, etc.). Cette technique est à l’oeuvre en politique, en marketing mais on peut aussi l’utiliser dans sa vie personnelle. Elle a principalement pris de la visibilité en France suite à la parution du livre de Christian Salmon, Storytelling, La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, aux éditions de la Découverte, en 2007.
Le storytelling, à quoi ça ressemble ?
Pour le savoir, je vous propose de lire l’histoire de la création du site de vente de chaussures, Spartoo.com … ou de visionner la petite annonce sympathique de Florence Porcel.
Pourquoi donc cette petite annonce sur le storytelling ?
Je suis un Master 2 de Lettres modernes à distance et j’ai choisi d’étudier le storytelling en publicité dans mon mémoire de fin d’année. Résidant en Allemagne, une de mes difficultés (et pas des moindres !) sera de disposer d’un nombre significatif d’exemples tirés de communiqués de presse, témoignages clients, campagnes publicitaires, etc.
Avis, donc, aux lecteurs éclairés que vous êtes… et merci d’avance pour votre aide !
Lucie P.
De l’aventure du “fait maison”
Tout commença par une élégante boîte aux tons girly : Macarons, un livre de 40 recettes et le matériel de professionnel pour les réussir. Cela avait de quoi (me) séduire. Je décidai donc d’honorer ce cadeau offert par mon frère en passant d’abord les troupes en revue : douille, papier sulfurisé, sucres, poudre d’amandes, etc. Il me manquait le colorant mais j’avais de la confiture maison à la mûre, très liquide et qui tachait à vie n’importe quel tissu ; c’était pareil, non ? Je m’armai donc de mon tablier, je pris une respiration profonde et geht’s los !
Première interrogation devant la quantité d’oeufs : 150 grammes de blanc en neige… Cela laissait perplexe… Je trouvai finalement que cela représentait 3 ou 4 oeufs. Pas très précis, tout ça, mais il fallait avancer… Ensuite, je me rendis compte que je n’avais pas autant de sucre glace que ce qui était préconisé (demandé ?) dans la recette. Qu’importe, je réduisis à la louche (on n’a pas suivi des études littéraires pour rien !) la quantité des autres ingrédients en repensant tout de même à ce que m’avait dit un jour mon ancienne collègue qui anime le délicieux blog Gourmandises 2 Léa : en pâtisserie, il est crucial de suivre à la lettre les recettes. Au lieu de faire 4 gros macarons, je n’en ferai que 5 et puis c’est tout, non ? Comme d’habitude, je ne réussis pas tout à fait à monter les blancs en neige (et je me demandai accessoirement ce que j’allais bien pouvoir faire des jaunes d’oeufs). Une fois le mélange plus ou moins “lisse et brillant” obtenu, je m’essayai à remplir ma douille mais j’en mis partout et n’arrêtai pas de me lécher les doigts car c’était bien bon tout de même et c’était bien plus pratique que de se laver les mains à chaque instant. Ma pâte étant assez liquide, je simplifiai finalement le tout en dressant mes 5 (!?) macarons avec une cuillère. Après une pause, direction le four…
Quelques minutes plus tard, je sortis des macarons assez plats (et saperlipopette, qu’on ne vienne pas me dire que c’est parce que je n’ai pas mis assez de levure !) mais bien craquants à l’extérieur et bien moelleux à l’intérieur. Sans doute un peu trop d’ailleurs car il n’était pas possible de les ôter du papier sulfurisé sans les briser. Je les mangeai donc par la suite à la petite cuillère, ce qui n’ôtait rien au goût qui, lui, était plutôt réussi ! Ouf, mon honneur était sauf (même si, à la maison, on regarda avec suspicion mes petites douceurs que je fus la seule à manger) mais il allait tout de même falloir récidiver pour s’améliorer et rapporter d’un prochain voyage avec le TGV Est des spécimens de chez Gérard Mulot ou Ladurée pour analyse approfondie !
Car malgré la difficulté de réalisation, un résultat en demi-teinte, le manque de reconnaissance, pas question de renoncer au “fait maison” ! Il es tellement satisfaisant de réaliser une petite oeuvre pour soi ou pour les autres (et ce sont de loin celles-ci les plus réussies), de suivre certaines règles tout en prenant aussi des libertés, de s’éloigner des standards, de prendre du temps…
Allez, je vous laisse, ma machine à pâtes et mon moule à raviolis m'attendent...
-> Pour ou contre le "fait maison" ? Votez dans la colonne de droite.
mercredi 22 décembre 2010
Vouloir tout faire en un seul film : The Tourist
Avant d’aller voir le film The Tourist, j’avoue volontiers être restée quelque peu septique quant au casting (Angelina Jolie, Johnny Depp) : pas vraiment mon genre d’acteurs… Mais le film avait été réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck, à l’origine de La vie des autres, que j’avais trouvé si puissant. De plus, des sensibilités bien différentes allaient se donner rendez-vous puisqu’on avait là un réalisateur allemand qui tournait en Italie un film américain, lequel était le remake d'un film français, Anthony Zimmer ! Il ne m’en fallait pas plus pour me décider à acheter mon entrée.
Dès les premières scènes tournées à Paris, j’eus l’étonnante sensation de me retrouver dans un de ces films policiers français sortis depuis Ne le dis à personne , dotés d’un très bon scénario mais évoluant dans une atmosphère toujours un peu semblable. J’eus même l’impression de reconnaître un ou deux acteurs français ayant tourné précisément dans ce type de films. Le réalisateur allait-il continuer à adopter les styles de tournage locaux en fonction des lieux traversés par ses acteurs ? C’était une bien curieuse façon de procéder…
La suite me laissa également tout à fait songeuse du fait de cet éclectisme de styles, justement. À chaque nouvelle scène, je me demandais ainsi quel genre de film cherchait à faire Florian Henckel von Donnersmarck. Ce fut la question qui m’obnibula jusqu’à la fin. Dès lors, je regardai ce film en essayant de le décortiquer pour en retrouver la colonne vertébrale. Car, vrai, dans ce film, il y en a pour tous les goûts ! D’abord, dans le casting : Angelina Jolie pour le public masculin, Johnny Depp pour les femmes. Un peu d’amour entre les deux protagonistes, ensuite, mais sans passion (il ne faudrait pas ennuyer Monsieur !). Même la duplicité du personnage d’Angelina Jolie qui est tombée amoureuse de celui qu’elle doit livrer à Interpol n’est pas suffisamment travaillée. On a de l’action, aussi, mais sans violence (le film pourrait être vu par des ados). Du mystère mais la tension dramatique en moins, car ce n’est pas la pélerine d’Angelina Jolie, dans la brume des canaux de Venise, qui va nous faire trembler. C’est d’ailleurs bien dommage qu’il n’y ait pas eu un instant un doute sur l’identité véritable de Johnny Depp (n’aurait-il pas pu être Pearce?) pour entretenir les doutes et nous tenir en haleine. J’ai apprécié cependant de ne voir que tardivement et que quelques secondes à l’écran celui que l’on traque, un peu comme dans Le troisième homme avec Orson Welles.
Et parce que le mélange des genres ne semble pas suffisant à monsieur Florian Henckel von Donnersmarck, il en rajoute encore dans la diversité culturelle en nous proposant de (magnifiques) vues aérienne touristiques de Venise et en mettant en scène plusieurs gags où chaque nationalité devient caricaturale : il y a les policiers français qui se demandent si Angelina Jolie porte ou non une culotte ; l’Italien mafioso (comme dans la scène où les policiers italiens, vêtus de costumes-cravate sombres s’effacent simultanément derrière les colonnes d’un quai de gare) ou un peu Comedia dell’Arte (le policier qui tombe dans le canal, furieux et le sifflet encore dans le bec) ; les Russes un peu rustres et idiots ; l’Américain (Johnny Depp) gentiment bête qui parle sans cesse espagnol aux Italiens.
Malgré ce mélange qui laisse perplexe sans donner le vertige (à la différence d’un film comme L’Atalante, par exemple, où, à la plus grande partie du film tournée sur un mode poétique font contre-point des scènes finales très réalistes et très noires), le film, qui a le mérite d’être bien filmé, reste frais et agréable, à peine ennuyeux.
Seule raison que j’ai trouvée pour expliquer de côté touche-à-tout sans profondeur aucune : il s’agit probablement d’un film de commande.
Sentiment partagé ?
Dès les premières scènes tournées à Paris, j’eus l’étonnante sensation de me retrouver dans un de ces films policiers français sortis depuis Ne le dis à personne , dotés d’un très bon scénario mais évoluant dans une atmosphère toujours un peu semblable. J’eus même l’impression de reconnaître un ou deux acteurs français ayant tourné précisément dans ce type de films. Le réalisateur allait-il continuer à adopter les styles de tournage locaux en fonction des lieux traversés par ses acteurs ? C’était une bien curieuse façon de procéder…
La suite me laissa également tout à fait songeuse du fait de cet éclectisme de styles, justement. À chaque nouvelle scène, je me demandais ainsi quel genre de film cherchait à faire Florian Henckel von Donnersmarck. Ce fut la question qui m’obnibula jusqu’à la fin. Dès lors, je regardai ce film en essayant de le décortiquer pour en retrouver la colonne vertébrale. Car, vrai, dans ce film, il y en a pour tous les goûts ! D’abord, dans le casting : Angelina Jolie pour le public masculin, Johnny Depp pour les femmes. Un peu d’amour entre les deux protagonistes, ensuite, mais sans passion (il ne faudrait pas ennuyer Monsieur !). Même la duplicité du personnage d’Angelina Jolie qui est tombée amoureuse de celui qu’elle doit livrer à Interpol n’est pas suffisamment travaillée. On a de l’action, aussi, mais sans violence (le film pourrait être vu par des ados). Du mystère mais la tension dramatique en moins, car ce n’est pas la pélerine d’Angelina Jolie, dans la brume des canaux de Venise, qui va nous faire trembler. C’est d’ailleurs bien dommage qu’il n’y ait pas eu un instant un doute sur l’identité véritable de Johnny Depp (n’aurait-il pas pu être Pearce?) pour entretenir les doutes et nous tenir en haleine. J’ai apprécié cependant de ne voir que tardivement et que quelques secondes à l’écran celui que l’on traque, un peu comme dans Le troisième homme avec Orson Welles.
Et parce que le mélange des genres ne semble pas suffisant à monsieur Florian Henckel von Donnersmarck, il en rajoute encore dans la diversité culturelle en nous proposant de (magnifiques) vues aérienne touristiques de Venise et en mettant en scène plusieurs gags où chaque nationalité devient caricaturale : il y a les policiers français qui se demandent si Angelina Jolie porte ou non une culotte ; l’Italien mafioso (comme dans la scène où les policiers italiens, vêtus de costumes-cravate sombres s’effacent simultanément derrière les colonnes d’un quai de gare) ou un peu Comedia dell’Arte (le policier qui tombe dans le canal, furieux et le sifflet encore dans le bec) ; les Russes un peu rustres et idiots ; l’Américain (Johnny Depp) gentiment bête qui parle sans cesse espagnol aux Italiens.
Malgré ce mélange qui laisse perplexe sans donner le vertige (à la différence d’un film comme L’Atalante, par exemple, où, à la plus grande partie du film tournée sur un mode poétique font contre-point des scènes finales très réalistes et très noires), le film, qui a le mérite d’être bien filmé, reste frais et agréable, à peine ennuyeux.
Seule raison que j’ai trouvée pour expliquer de côté touche-à-tout sans profondeur aucune : il s’agit probablement d’un film de commande.
Sentiment partagé ?
jeudi 9 décembre 2010
Être ou ne pas être iPod
[Article publié sur NonFiction.fr, dans le pôle "Numérique, High Tech & décryptage du web" pour lequel j'écris]
Lancé en 2001 par la société Apple, l’iPod continue de susciter une véritable ferveur chez ses adeptes, ce qui ne laisse pas de surprendre. Innovation technique à travers la miniaturisation, esthétique épurée et universelle, récepteur nomade de nos goûts musicaux : autant de points sur lesquels propriétaires et non propriétaires d’iPod s’accordent. Pourtant, qu’est-ce que l’iPod, au fond, sinon un micro baladeur ? Pour nous éclairer, Vincent Rozé nous propose un petit ouvrage très complet intitulé Mythologie de l’iPod paru aux éditions du Cavalier bleu. “Mythologie” car c’est bien là la grande réussite de la firme à la pomme : donner à un objet de consommation courante sensible aux modes une dimension intemporelle. C’est aussi la grande réussite de l’auteur que d’avoir su montrer avec application l’ambivalence de ce petit rectangle extra plat dont le succès sait si bien traverser les années.
Vincent Rozé analyse en effet avec beaucoup de perspicacité cet incontournable de nos vies en le mettant avec régularité (et bonheur !) en perspective. Il évoque ainsi l’iPod au regard de la révolution de l’industrie et de la création musicale permise par Internet, des stratégies marketing qui dessinent son identité (à travers le rappel, notamment, de la campagne publicitaire “Think different” de 1996) ou encore des mouvements artistiques des Arts & Craft et du Bauhaus en ce qui concerne l’esthétique. Toutes ces mises en lumière, comme les références citées à bon escient de penseurs comme Barthes, Baudrillard, Ricoeur et autres qui éclairent de leur oeil vif ce phénomène qu’ils n’auront pas connu, donnent une vraie profondeur à l’analyse et permettent de parler véritablement de mythe.
Et comme dans tout mythe, le lien filial et social occupe une importance cruciale. Or, l’iPod, object fétiche, fédère bien autour de lui une communauté dont les membres se reconnaissent immédiatement entre eux. C’est que les utilisateurs de l’iPod ne se contentent pas de le posséder et de l’utiliser : ils l’affichent – littéralement – en l’agrippant au revers de leur veste, comme pour clamer “J’en suis !”, le côté parure (car il est beau, on le reconnait) en plus. Bref, quand on a un iPod, on est “cool” et on le fait savoir… pour appartenir au cercle Apple. Vincent Rozé emploie aussi le néologisme bien trouvé de “rêve-volution” qui traduit avec perfection l’importance affective et communautaire que revêt l’iPod auprès d’une génération qui n’aura pas fait la révolution mais aura vécu immobile et en musique – s’il vous plaît ! – ses illusions mentales ; car comme le remarque très bien le chercheur, l’iPod “fictionnise” d’une certaine manière les vies de ceux qui l’adoptent. Les propriétaires d’iPod se caractérisent également par un enthousiasme sans borne qui est d’autant plus fort que le choix de ce mp3 semble être le résultat d’une évidence. Même après leur achat, ses utilisateurs ne se plaignent ainsi jamais (de son coût, par exemple) et ne font pas allusion non plus à une éventuelle hésitation avec le modèle approchant d’un concurrent : on est tout entier dévoué à l’iPod ou on ne l’est pas !
Pourtant, ainsi que le montre très bien l’auteur de Mythologie de l’iPod, la réalité n’est pas si rose. Sans parler de la multiplication des sollicitations rendues possible par des récepteurs comme l’iPod (et donc de la perte d’attention qu’elles entraînent), de la frontière devenue indistincte entre privé et public, on peut en effet mettre en avant comme Vincent Rozé la stratégie marketing qui porte la communauté, l’esthétique et la technique iPod. Car pour Apple, qu’est-ce que l’iPod, sinon un gadget opportunity, un produit de tête de gondole qui doit attirer les uns puis les autres vers les ordinateurs de la marque ? L’iPod est un pas de plus dans la construction du mythe Apple et cela, l’auteur ne le perd jamais de vue, ce qui lui permet d’éviter l’admiration sans discernement.
Comment la société qui fabrique ce petit transistor, Apple, va-t-elle transformer ou faire évoluer le mythe ? Voilà une des problématique cruciales de l’ouvrage. Car si l’entreprise américaine a tout fait pour donner une intemporalité à son produit (à commencer par le design), celui-ci évoluera nécessairement techniquement (on ne peut pas vivre éternellement dans le présent !)pour qu’il ne soit pas simplement révolutionnaire mais devienne aussi mythique, souligne Vincent Rouzé. Il faudra qu’Apple fasse le grand écart et, étant donné l’efficacité et le talent du créateur de l’iPod, cette deuxième étape qui se dessine semble s’annoncer tout à fait réjouissante pour analyse.
dimanche 21 novembre 2010
Des panneaux routiers bien bavards...
De passage dans le Finistère aux alentours de Quimper, j'ai rencontré sur ma route des panneaux de signalisation bilingues français-breton. Si, au volant, lire le nom d'une commune suivi de son équivalent breton ne me dérange pas, il en va différemment à l'approche d'une intersection, notamment d'un rond-point. En effet, les indications se voient dupliquées dans des situations où des décisions rapides et sans équivoque doivent être prises, ce que ces informations ne facilitent pas. Ce double affichage se fait au risque d'hésitations dans nos conduites sur la route, de ralentissements de dernière minute et bien sûr d'accrochages. Cela devient plus fastidieux que de se déplacer à l'étranger !
Ancienne étudiante en Lettres ayant travaillé dans les métiers du livre, je suis convaincue de l'importance de la langue, qu'elle soit écrite, parlée ou écoutée dans la construction ou l'épanouissement d'une identité, personnelle ou sociale. Mais honnêtement, traduire les indications routières, cela apporte-t-il quelque chose à la langue et donc à la culture bretonne ? N'est-ce pas au contraire la cantonner ici à une langue décorative (quasi exotique), utilitaire, figée ?
Je me souviens d'un voyage dans le sud de la France où j'aimais à écouter une radio qui émettait en provençal : retrouver les racines des mots, écouter cette mélodie différente, débusquer des tournures étonnantes et riches dans l'expression, essayer de comprendre les propos échangés (bien sûr !), quelle expérience malicieuse et vivante de la langue ! Si vivante que durant ces vacances, j'avais par la suite essayé d'intégrer un peu de provençal dans mes conversations avec ma famille...
En attendant, ces inscriptions ne facilitent pas les déplacements des jeunes conducteurs encore peu sûrs de leur conduite, des personnes âgées ou encore ceux des touristes désireux de découvrir cette région de France, fatiguées par leur voyage.
Dans la ville de Vannes, une association s'est manifestée pour que les noms des communes soient traduits en breton. Ses membres ont posé des autocollants sur lesdits panneaux (perturbant encore leur lisibilité, décidément) afin de se rappeler au bon souvenir de la majorité en place qui avait promis, au moment des élections municipales, de doter toutes les indications routières de leur pendant breton. Une fois élu, Monsieur le Maire aurait-il retrouver sa clairvoyance ?
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